Voilà une petite explication qui pourra vous
aider à comprendre l'originalité de la médiation dans la
résolution des conflits et des litiges en entreprise.
Un conflit se caractérise par 3 composantes :
- Une composante juridique (la règle, la loi, le code, le contrat social implicite qui fait du lien entre les gens)
- Une composante technique quantifiable (le coût du préjudice dû au non-respect de 1.)
- Une composante émotionnelle (le "coût" relationnel du conflit découlant de 1. et 2.)
Un exemple
Votre collègue de travail égare régulièrement
vos dossiers (composante N°1 : non-respect du code social implicite : être
vigilant avec les documents que l’on me communique) -> Vous perdez beaucoup
de temps à remettre la main sur vos travaux (composante N°2 : préjudice
matériel : perte de temps de travail que vous devrez compenser) -> Vous vous
sentez en colère contre votre collègue et vous envisagez de lui faire une
crasse à la première occasion qui se présentera (composante N°3 : registre
émotionnel)
La "gestion" traditionnelle du conflit, tout comme
son traitement judiciaire, consistent, à partir de l'élément juridique (vous
n'avez pas respecté cette règle, cette loi, ce principe), à évaluer le
préjudice subi et à éventuellement prononcer des sanctions ou des rappels à la loi, mais la plupart du temps sans s'attacher à régler la composante émotionnelle
du conflit. Résultat des courses : le conflit persiste ou s’exprime sous
une autre forme (par exemple la vengeance ou le sabotage), les protagonistes entrent
dans une relation de type soumission/domination, au fond rien n’est vraiment
réglé. Ce type de traitement du conflit renforce l’adversité.
La gestion classique judiciaire du conflit : la composante émotionnelle est généralement laissée de côté |
Le médiateur professionnel inverse ce processus et part de
la composante N°3 (la dynamique émotionnelle) pour mettre en acte la
reconnaissance des parties, identifier les prêts d’intention, les
interprétations, les contraintes et trouver une issue au conflit en respectant le
principe d’altérité. Dès lors que la dynamique de la surenchère est désamorcée,
la relation est apaisée. Les traitements techniques et juridiques du conflit
peuvent alors intervenir... Ou pas, si les personnes en conflit parviennent à
trouver un accord et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir recours à la voie
judiciaire ou à la sanction autoritaire.
La médiation professionnelle inverse le processus et s'attache prioritairement à l'expression des émotions et à l'instauration d'une bonne qualité relationnelle entre les personnes en conflit |
Quelle que soit la situation, les entreprises auraient tout à gagner à choisir la médiation :
- Elles feraient
l’économie d’un rapport de forces stérile et aléatoire ou d’une procédure
judiciaire longue et coûteuse.
- Il est fait appel
à la liberté de décision et à la responsabilité des individus, par conséquent
leurs engagements sont plus forts.
- La médiation vise
l’apaisement des personnes et des relations, de façon durable, en intégrant un
processus créatif qui va de l’instauration d’une bonne qualité relationnelle à
la négociation.
- La médiation se
poursuit jusqu’à la conclusion d’un accord pérenne.
- Le médiateur
présente des garanties professionnelles.