J’ai eu l’heur de croiser un
article à propos de mon ouvrage « Obtenir sans punir » (paru chez
Eyrolles en 2012) et cela, trois ans après sa publication sur Slate. Mieux vaut
tard que jamais... Il est signé par une certaine journaliste Nadia Daam, qui a
officié sur Libération aux petites annonces avant de passer chroniqueuse aux
Maternelles sur France 5 et à Europe 1, où je ne sais pas trop ce qu’elle fait,
mais elle y est, puisque c’est marqué sur Wikipédia... Cette journaliste
essayiste reconnaît « [avoir] plein d’avis sur des sujets qu’[elle] ne maîtrise
pas du tout » et je vous confirme qu’elle est extrêmement lucide sur cette
question ; en plus d’être une manipulatrice de premier ordre dans
l’exercice de ses talents de journaliste. « Et déjà, ça pue. » ce sont ses propos à mon sujet, je lui
renvoie donc ses amabilités qui lui correspondent bien... Mais reprenons au début. Nadia Daam lit un
article qui est consacré à mon livre dans le Point, un journal qu’elle n’a pas
l’habitude de lire, dit-elle, sûrement parce qu’il n’est pas à la hauteur de
son extrême humilité...
Elle ne lit pas non plus mon livre,
bien évidemment, un article lui suffit pour s’exciter comme une punaise. Et dès
le titre, la « journaliste » se fourvoie lamentablement en confondant
la perversion et la manipulation, deux concepts qui ne sont pas exactement
superposables, sauf dans ses piètres conceptions. Mais qu’importe... Le style
est enlevé, on suit Nadia Daam dans sa logique étrange, ses certitudes, ses
prêts d’intention et ses préjugés, mais ça fonctionne : elle dramatise les
choses, pointe les imbécilités (naturellement) et me prête des âneries à propos
d’un enfant qui saute d’un pont (une expérience citée par Jean-Léon Beauvois et Robert-Vincent Joule dans Petit Traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens,
Grenoble, PUG, 1987)... Nadia Daam ne comprend clairement rien à
l’expérience décrite par ces deux psychologues sociaux émérites, tout comme
elle ne comprend rien aux enseignements qui en sont tirés : le
sentiment de libre choix engage davantage l’enfant dans son acte. C’est
pas grave, elle brode, tire ses propres conclusions en des termes élégants :
« Si tu te sors un peu les doigts et
que tu prends sur toi pour sauter ce pont, papa sera heureux. Mon bonheur est
entre tes mains. Ne me déçois pas.» Et pour le coup, absorbée par ses
obsessions, elle passe complètement à côté de ce qui est écrit. Encore pas
grave ! Beauvois et Joule sont probablement également eux aussi des
crétins pervers, poursuivons...
Cette journaliste se plante une
nouvelle fois concernant les injonctions paradoxales qui ne sont pas bien, pas
bien, mais alors pas bien du tout, alors que nombre de thérapeutes en
connaissent les vertus. Pourquoi un parent épuisé qui sait pertinemment qu’un
gosse va piquer une crise au rayon des confiseries ne pourrait-il pas
expérimenter une colère « sur commande » pour faire cesser
les colères répétées de l’enfant ? Parce que Nadia Daam a dit que c’était mal. Qui
a dit qu’il fallait lui dire: « Allez, crie, roule-toi par terre, je suis impatient
de te voir faire ta crise » Encore un délire imputable à la journaliste énervée. Et jusqu’à
la fin de cet article lamentable, débile et calomniateur on a droit à ses fantasmes et à ses impostures journalistiques :
« l'enfant étant, d'après Le Point et Christophe Carré aussi facile à
dresser qu'un chien ou une perruche (c’est exactement le contraire qui est
dit dans le livre), quand viendra pour lui le moment d'abandonner les
couches et d'aller sur le pot, surtout, laissez-le se déféquer dessus et ne le
nettoyez surtout pas. C'est pas méchant, c'est DE LA MANIPULATION ACTIVE. Après
quelques heures à macérer dans ses selles et sa culotte sale, il ira sur le pot
sans rechigner la foi suivante. Astucieux non ? » Mais que peut-il
bien se passer dans ce cerveau malade et ne serait-ce pas à cet endroit qu’il
convient de mettre des couches ? On se le demande...
